Chauffage au bois et qualité de l’air

Le chauffage au bois peut jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique, à condition qu’il soit utilisé de manière responsable. Grâce aux Plans de Protection de l’Atmosphère et à des initiatives telles que le label Flamme Verte, il est possible de réduire son impact sur la qualité de l’air. Investir dans des appareils modernes et performants, adopter de bonnes pratiques de combustion et assurer un entretien régulier sont des étapes cruciales pour allier confort thermique et respect de l’environnement.

Le bois domestique, une méthode de chauffage polluante ?

Les différents polluants émis dans l’atmosphère par l’activité humaine sont variés et leurs sources multiples. On considère que les principaux polluants atmosphériques sont le dioxyde de carbone (CO₂), les oxydes d’azote (NOx), les particules (PM), les composés organiques volatils (COV), le dioxyde de souffre (SO2), et l’amoniac (NH3).

Le chauffage au bois, bien que renouvelable, peut émettre divers polluants atmosphériques, tels que :

  • Du dioxyde de carbone (CO₂) : qui contribue au réchauffement climatique.
  • Du monoxyde de carbone (CO), des oxydes d’azote (NOx), des particules (PM), des composés organiques volatiles (COV) : qui sont nocifs pour la santé et l’environnement.

L’ensemble de ces polluants sont émis également par d’autres sources que le chauffage au bois, ainsi le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA) qui réalise chaque année l’inventaire national des émissions de polluants atmosphériquel estime que les émissions de NOx sont dues à 49% aux transports (essentiellement dû à la combustion du diesel).

Pour le chauffage au bois les polluants avec un enjeux sanitaire fort sont les particules fines, aussi appelées PM2,5 elles sont définies comme étant les particules d’un diamètre inférieure à 2,5 μm.

Quelles sont les sources de PM2,5 ?

Quelle que soient leur taille, les émissions de particules ont une tendance à la baisse depuis de nombreuses années, conséquence des politiques publiques visant à améliorer la qualité de l’air. Ainsi en 2022 les émissions de PM2,5 liées au bois domestique avaient baissé de 60% par rapport à 1990 selon le CITEPA, et le ministère de la transition écologique a établi que toutes les agglomérations françaises respectent les seuils réglementaires européens en terme de PM2,5.

Evolution des émissions de particules en France (kt/an) Source : CITEPA rapport Secten ed2024

L’inventaire national donne également une répartition des sources de PM2,5 par grand secteurs :

Au sein du secteur bâtiment, le CITEPA calcule que le chauffage au bois domestique représente en 2022, 57% des émissions de PM2,5 de l’inventaire nationale.

En revanche, le Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air (LCSQA), a réalisé une simulation complète des sources de PM2,5 sur l’année 2021 basée sur les mesures des concentrations de PM2,5 et résumée dans le graphique suivant :

La part réelle de PM2,5 liée au secteur du bâtiment est ainsi de 22%. Cette différence entre les deux graphiques s’explique principalement par deux causes :
-  L’inventaire national, normé au niveau européen, ne prend pas certaine sources d’émission en compte (la partie grise incluant le trafic maritime et aérien international, ainsi que les émissions d’origine naturelle),
-  L’inventaire national ne prend en compte que les émissions directes et pas les transformations chimiques dans l’air. Il ne prend donc pas en compte les particules formées par la transformation de polluants émis sous d’autres formes que des particules.

Quel impact de l’usage des appareils de chauffage au bois ?

Les particules émises dans les fumées sont liées à une combustion incomplète du bois. C’est pour cela que les appareils récents et performants optimisent au maximum la combustion afin de réduire l’impact environnemental des appareils.
Ainsi, le remplacement d’un foyer ouvert ou d’un ancien appareil par un appareil performant labélisé Flamme Verte à un impact très important sur la réduction des particules d’un ménage se chauffant au bois.

Ce n’est donc pas une fatalité et un certain nombre d’initiatives permettent de se chauffer au bois tout en préservant la qualité de l’air ! Le label Flamme verte certifie la qualité des appareils de chauffage au bois domestique : un appareil labélisé Flamme verte respecte critères plus strictes que la réglementation contribuant à une meilleure qualité de l’air.

Les bonnes pratiques du chauffage au bois

Pour minimiser l’impact du chauffage au bois sur la qualité de l’air, plusieurs bonnes pratiques sont recommandées :

  1. Choisir un appareil performant : Optez pour des appareils labellisés Flamme Verte, qui garantissent des émissions réduites de polluants.
  2. Utiliser du combustible de qualité : Préférez du bois sec, bien stocké et d’essences adaptées, ce qui favorise une combustion plus propre.
  3. Entretenir régulièrement son appareil  : Un entretien annuel et des ramonages réguliers permettent de garantir le bon fonctionnement de l’équipement et de limiter les émissions.
  4. Respecter les bonnes techniques de chargement et d’allumage : Évitez de surcharger l’appareil et allumez-le, par le haut, avec du petit bois pour obtenir une combustion optimale.



Retrouvez sur le site biensechaufferaubois.ademe.fr les bonnes pratiques pour bien se chauffer au bois et moins polluer.